« Toutes les filières que nous préparons à Thann sont représentées chez Idéenov », a remarqué Madeleine Meyer, proviseur du lycée Pointet, à l’issue d’une visite fort instructive à l’entreprise d’insertion Ideenov.
Accompagnés par Hervé Dorville, professeur de gestion administration, les élèves ont été guidés par Bertrand Voegtlin, chef d’équipe, dans les différents ateliers : ponçage, masticage, peinture, séchage, emballage-expédition… « Nous réparons et contrôlons le matériel utilisé sur les lignes de haute tension par ERDF et Réseau de transport d’électricité (RTE). À chacune des étapes, un travail sérieux et de qualité est exigé de nos 15 employés… », a-t-il souligné.
Plus loin, deux nouvelles activités ont connu elles aussi un bel essor : le montage d’échelles par collage de pièces isolantes pour RTE et la fabrication du système Varilum, un abaisseur de tension pour l’éclairage public. Une exclusivité d’Ideenov qui en assure la conception, l’industrialisation et la vente (1000 unités en 2013, en progression). Cette diversification des activités aide les salariés à retrouver un emploi. C’est également le cas pour l’entretien des espaces verts qui permet à Ideenov de se faire connaître au-delà de Wittelsheim. Des chantiers sont actuellement menés à Cernay, Morschwiller et Staffelfelden.
En marge de cette approche concrète, Pierre Helbert, fondateur et directeur honoraire d’Ideenov, a fait la genèse de la structure : « En 1994, j’ai proposé à EDF d’assurer la maintenance de son matériel et nous nous sommes installés dans un simple garage. Par la suite, nous avons obtenu le contrôle des pièces et construit ce bâtiment. À ce jour, notre entreprise négocie un nouveau contrat portant sur 3,5 millions d’euros. Il garantira à nos employés des activités pour les six prochaines années. »
Par ailleurs, Ideenov travaille en synergie avec ID’emploi, une entreprise de travail temporaire d’insertion fonctionnant également sous le régime associatif. L’intérêt de ce régime ? « ERDF ne tenait pas à s’adresser à une entreprise classique. Pour exprimer sa fibre sociale, il voulait soutenir l’insertion via une structure associative », a expliqué Pierre Helbert.
Comme pour les années précédentes, il a invité les élèves du lycée à effectuer des stages chez Ideenov. Une démarche qui a beaucoup séduit l’un des élèves, Kyllian Viceconte. Passionné par le domaine technique et déjà détenteur d’un bac pro systèmes électroniques numériques, il prépare cette année une autre qualification bac pro : la maintenance des équipements industriels.
« À présent, mon écuyère Brunehild, va faire pivoter le bouclier vert autour de son axe » , annonce fièrement Sire Reinhardt. Aussitôt, la dame, bien protégée par son heaume et sa cote de maille, saute sur son destrier, pointe sa lance et touche la cible. Les élèves de 5e D, assis à l’ombre d’un campement dressé dans les lices (fossés du château), applaudissent l’exploit de la damoiselle.
En fait, l’ensemble des classes de 5e , dont ses sections spéciales Segpa et Ulis du collège Walch, était en immersion en plein cœur du Moyen Âge. Durant deux jours, le temps s’est arrêté et les horaires de cours ont été banalisés.
Les lieux familiers, foyer, gymnase, salles de classes étaient à l’heure médiévale, comme l’explique Dominique Reichert, professeur d’histoire et organisatrice de ce chamboulement : « L’une des salles sert de chapelle pour la cérémonie de l’adoubement (être sacré chevalier). Plus loin, d’atelier en atelier, les élèves s’initient au quotidien des manants et des puissants. À tour de rôle, des groupes se frottent aux arcanes de l’héraldique en étudiant les blasons et leur composition. Les moments forts de ces journées les ont conduits à se passionner pour les démonstrations équestres, où le cheval typique des races médiévales ne fait qu’un avec sa cavalière. Le spectacle de combat à armes réelles, mené par Messire Reinhardt, plonge les élèves au cœur même de la société du Moyen Âge. »
Le clou du spectacle était constitué d’une démonstration de combats à armes réelles, durant laquelle les chevaliers frappent réellement, à coups de fléau, doloire, vouge, guisarme, ou encore hache d’arçon, tout en tenant un discours contre la violence et en invitant les élèves à réfléchir aux dangers de certains jeux vidéos.
Julien Brunet , à gauche, explique aux invités le fonctionnement du self-service Photo Michel Tschann
« Vous êtes ici chez vous ! » lance Madeleine Meyer, proviseur du lycée des métiers, aux élèves Agents polyvalents de restauration (APR), qui s’apprêtent, en tenue impeccable (gants, tablier rouge…), à servir les personnalités invitées à l’inauguration de leur nouvel espace cuisine-self-service. Cet équipement est destiné à la formation des élèves APR qui dure deux ans. En décrochant leur CAP, ils auront la qualification nécessaire pour être employés dans la restauration rapide (snacks, pizzerias, etc.) ou collective (cantine scolaire…). Pour la troisième année, une « immersion » se déroule également dans la maison de retraite de l’hôpital avec laquelle l’établissement entretient régulièrement des relations intergénérationnelles. Elles permettent aux jeunes d’établir des contacts et d’offrir un goûter aux aînés.
« Ce sont des métiers sous tension , explique Madeleine Meyer, les débouchés sont nombreux. Il fallait bien rénover cet espace, un ancien atelier électrotechnique devenu vacant, et cela d’autant plus que les équipements de l’hôtellerie-restauration qu’utilisaient nos élèves CAP-APR étaient bien encombrés depuis que la formation des bac-pro en hôtellerie a été rallongée sur trois ans ! »
Les travaux ont démarré durant les congés de l’été 2013. L’investissement s’élève à 270 000 €. Pour le mobilier, la collectivité a versé 25 000 € et le lycée a dégagé 16 000 € sur ses fonds propres. Les réunions de chantiers régulières, suivies par Benoît Goepfert, directeur de l’agence Sud-Alsace de la Région, et Thi Becker, chargée de projet Région, ainsi que par les enseignants de cette discipline, Julien Brunet et Lucie Pascal, ont permis l’achèvement sans difficulté de ce bel outil pédagogique, le 1er novembre 2013.
À présent, deux fois par semaine, une vingtaine de « clients », élèves et professeurs se retrouvent à diverses occasions au snack, espace convivial de rencontre avec son ambiance sereine et ses murs décorés de tableaux du plus bel effet. En amont, tout a été aménagé de façon pédagogique et fonctionnelle, selon les règles d’hygiène en vigueur. « Nous avons un espace ouvert pour veiller au stockage, au déconditionnement des denrées et à la plonge, puis un deuxième espace « propre », séparé du premier et équipé d’un plan de travail en inox sur 6 m de long, et enfin un self-service accessible à 20 personnes », explique Bernard Houot-Marchand, chef de travaux du lycée Charles-Pointet. Parmi les invités figuraient René Gallisath, conseiller municipal de la Ville de Thann, les responsables de la Région Alsace, les tuteurs des élèves, des parents délégués, d’anciens élèves du lycée, Bertrand Lichtlé, principal du collège Walch et plusieurs chefs de cuisine d’établissements voisins
De nouveaux amateurs ont pu s’initier ou se mettre à niveau au jeu d’échecs .Photos Michel Tschann
Les jeux les plus volumineux sont d’ordinaire stockés, répertoriés et prêtés aux membres de la ludothèque « 3,2,1 jouez ! » installée au relais Culturel Pierre Schielé de Thann.
Samedi de 14 h à 17 h, ils ont été répartis sur le pavé parmi les tables dressées pour accueillir les joueurs de belote réunis autour de Lucette Schentzel, animatrice du cercle Saint-Thiébaut et les joueurs d’échecs, qui, eux aussi, avait leur espace réservé.
En fait, ce sont plusieurs structures qui ont joué le jeu : le service jeunesse de la Ville de Thann épaulé par Sylvie Kempf, conseillère déléguée à la jeunesse, Michèle Luttringer, chef de service et Elisabeth Rieg, animatrice de la ludothèque en partenariat avec les joueurs d’échecs de la Thur et le cercle Saint-Thiébaut. On craignait un peu la bise, mais les tentes étaient solidement arrimées et même le soleil était de la partie.
Au cours de ce bel après-midi, c’était un réel plaisir de voir toutes ces équipes, jeunes et moins jeunes s’initier, découvrir et parfois re-découvrir des règles de jeu oubliés. Noé, 5 ans et Sawséné, 3 ans ont brandi une tige pour l’introduire dans la boule. « C’est un jeu d’adresse que nous avons découvert », confient les parents, des abonnés à la ludothèque réunis autour du « Suspens ».
Plus loin, Jeanne, 10 ans, s’initie aux échecs avec Hubert, membre du club, sous le regard attentif de sa maman « J’apprends en même temps pour me remettre à niveau et pouvoir ainsi jouer avec elle ! » a-t-elle confié.
L’espace petite enfance, encadré par Lucie Blanchot avec les jeux de plateaux, de construction et d’imitation et autres dînettes, fermes, arches de Noé a été pris d’assaut. Les plus de 6 ans, eux, ont joué au billard, hockey, pendu au « Devine tête ». Ailleurs, on pouvait croiser des récalcitrants, ceux qui jouent en solitaire ou restent chez eux. « Je préfère jouer aux cartes au calme avec son ami Paul dans ma propre salle de jeu », confie Nicolas Giordanengo, un retraité de passage.
Gilbert Stockel, premier adjoint et plusieurs représentants de la municipalité ont rencontré les équipes des principaux « espaces réservés » et dès 15 h, Sylvie Kempf annonce les résultats du concours réservé aux 9 et 10 ans : « C’est Abdallah Glagly qui remporte avec 610 points le jeu de la grenouille. Il gagne un mikado géant » Quelques minutes plus tard, Julien se prépare pour le concours suivant qui aura lieu à 16 h, le billard hollandais réservé aux 6 à 8 ans avec trois lots à gagner
Les étudiants assistants de manager encadrés, à gauche, par Joachim Helmlinger, proviseur, Anaïs Pabst, Sandro Gubiani, Camille Nedjar et, à droite, par Sabine Muck, professeur.Photo M.T. Les étudiants Assistant de manager encadrés à gauche par Joachim Helmlinger, proviseur , Anaïs Pabst, Sandro Gubiani , Camille Nedjar et à droite par Sabine Muck, professeur. Photo Michel Tschann
« C’est votre premier stage ? Quels sont vos points forts ? Vos références ? » Gaëlle, étudiante, hésite, cherche ses mots. « Je vous remercie, on vous rappellera… » lui répond, d’un ton formel, Camille, avant d’ajouter : « Ne t’inquiète pas, il faut y aller zen, n’hésite pas à refaire cette épreuve avec une personne de ta famille ! »
Camille Nedjar, en tant que membre de la Jeune chambre économique (JCE) Thann-Cernay, anime l’atelier « entretien d’embauche » et conseille les étudiants du lycée Scheurer-Kestner de Thann.
Dans la salle voisine, Sandro Gubiani, président de la JCE Thann-Cernay est, lui aussi, de la partie : il se charge d’éplucher les CV. Il a, en face de lui, Sishi Cartigny. Sandro lui signale les anomalies : « Vous avez oublié de préciser votre âge, 23 ans… Dites que vous souhaitez travailler deux ans dans la société et que si vous fondez une famille, ce n’est pas un problème… Faites bien comprendre que l’entreprise a beaucoup à gagner à travailler avec vous ! » Sishi a en effet plusieurs cordes à son arc : études secondaires et supérieures à Wuhan, expériences professionnelles en Chine et en Alsace, pratique de plusieurs langues (chinois, français, allemand, anglais).
Sandro Gubiani explique aussi comment classer chronologiquement toutes les pièces du CV ou les réserver à la lettre de motivation. Que doit contenir cette lettre ? C’est le domaine réservé à Anaïs Pabst, vice-présidente de la JCE. En tant qu’assistante du manager chargé du recrutement chez Unaferm et ancienne de la section BTS au lycée (au même titre que Camille), elle a le profil idéal pour animer cette deuxième édition du Training Job K’fé (café).
« L’idée de cette opération provient de la JCE régionale, confie-t-elle. Gulhan Lombardo, sa présidente, en a fixé ses objectifs durant la matinée : mettre en avant la personnalité et la capacité professionnelle de chacun ! »
Le stage sera l’occasion pour le futur assistant de manager d’acquérir une expérience auprès d’un responsable, d’un cadre ou d’une équipe. Concrètement, il sera amené à résoudre des problèmes internes ou organiser un événement (journées portes ouvertes, salon), un déplacement, concevoir une plaquette pour des clients…
C’est précisément ce volet pragmatique qui plaît aux 24 jeunes de 1re année. « Nous recrutons de plus en plus de titulaires d’un bac pro » , relève Joachim Helmlinger, proviseur, « mais aussi des universitaires qui aspirent à un enseignement plus orienté vers les filières qui offrent plus facilement des débouchés vers l’immobilier, la communication, la banque ou les ressources humaines »
Mars 2013
Les élèves Anne-Catherine et Mathieu détaillent l’option des arts du spectacle aux visiteurs, lors de la journée portes ouvertes au lycée Scheurer-Kestner, à Thann. Photo M.T.
Les visiteurs, des collégiens pour la plupart, venaient de Saint-Amarin, Burnhaupt-le-Haut, Masevaux et Thann. Arrivés le matin dans le hall d’entrée, ils avouent être un peu impressionnés. « Nous faisons tout pour les rassurer » , confie Joachim Helmlinger, le proviseur. Par rapport à la 3e , les matières enseignées sont les mêmes, mais deviennent plus abstraites. Les nouveaux lycéens seront confrontés à leur orientation, c’est pourquoi, même si certaines disciplines restent obligatoires, des options, ou explorations, sont proposées, comme économie et gestion, littérature et société, activités artistiques et arts du spectacle, sciences et laboratoire.
Vers 11 h, Julie, venue de Fellering, s’est engouffrée dans le dédale des couloirs. Premier contact avec l’anglais et présentation du nouveau bac, par Véronique Duffner, professeur. Dans une autre salle, Julie rencontre trois élèves de seconde, des volontaires. Ils présentent le logiciel Géogébra , qui trace des figures géométriques sur écran. « Ainsi, les élèves deviennent autonomes, pour répondre à des problèmes » , explique André Reichert, professeur de maths.
Le CDI est le passage obligé des visiteurs. Un endroit idéal pour Léna, Chloé et Manon, qui présentent L’Auguste lycéen , le nouveau magazine qui sera distribué à la fête du lycée. « Il sera tiré à 350 exemplaires et recensera les phrases épiques qui font rire, en particulier celles des profs » , confie Léna.
Sur le palier, Anne-Catherine et Mathieu sont intarissables pour expliquer les arts du spectacle, animés par deux enseignants, Laurent Delabesse et Daphné Jeulin. Une option offre la possibilité d’assister à des pièces de théâtre au Relais culturel de Thann ou au Granit à Belfort. « Nous rédigeons des critiques et apprenons des scènes par cœur » , indique Catherine.
Dans une salle voisine, se déroule simultanément une répétition de la troupe du lycée, Graines de nuls. « Cette année, Perec sera mis à l’honneur, avec sa pièce L’Augmentation, un projet titanesque, que nous allons réaliser le plus parfaitement possible » , annonce Laurent Delabesse.
Impressionnant également, le club photo redynamisé par Nadège Gastaud, la CPE, et animé par Alexandre Hoffmann, tout comme les esquisses exposées dans la salle des arts plastiques. « Deux élèves, Maxime Woerlé et Marine Grentzinger, viennent de remporter le concours de sculptures inter-établissements. Leurs œuvres pourront décorer prochainement l’entrée de l’Espace Grün à Cernay » , relève Didier Clad, professeur d’arts plastiques.
le 26/03/2013
Février 2013
Le conseil d’administration de Pointet’bio entouré par les professeurs et Sylvain Valsina Photo M.T.
En ces temps de crise, faire comprendre comment créer une entreprise est l’une des priorités, dans les lycées des métiers. Et pour le faire le plus efficacement possible, autant se lancer directement dans l’aventure. C’est la voie choisie par les élèves de bac pro hôtellerie et de bac pro commerce du lycée Charles-Pointet de Thann, qui sont encadrés respectivement par deux professeurs : Christophe Saint-Voirin et Anne-Sophie Bischof.
Ainsi, vendredi dernier, Victoria Denny, la PDG, et les 13 autres membres du conseil d’administration ont créé leur une mini-entreprise, selon les règles juridiques en vigueur